Les fondamentaux de l'association đ§±
Ă travers cet article nous allons dĂ©couvrir ce qui fait qu'une structure juridique relĂšve ou non du statut d'association. Raison d'ĂȘtre, absence de partage des profits, intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral... Autant de notions dont la comprĂ©hension est nĂ©cessaire pour bien apprĂ©hender ce statut.
Qu'est-ce qu'une association selon la loi ?
Selon la lettre de la loi du 1er juillet 1901, une association est une convention par laquelle au minimum deux personnes sâaccordent pour mettre en commun des connaissances ou des activitĂ©s sans avoir pour but de se partager des profits.
Contrairement à une activité commerciale, elle n'a pas vocation à permettre la distribution des bénéfices à ses membres et fondateurs.
Attention : cela ne veut pas dire qu'elle ne peut pas dégager de bénéfices, mais elle doit obligatoirement les réinjecter pour financer ses activités existantes (achat de matériel, amélioration des services...), pour développer de nouveaux projets, pour assurer son fonctionnement (formations, communication...) ou pour créer un fonds de réserve (une trésorerie lui permettant d'anticiper l'avenir par exemple).
Important : une association est avant tout un outil de libertĂ© et peut servir des causes infiniment variĂ©es, quâil sâagisse dâun club de pĂ©tanque local ou dâune ONG internationale.
Pourquoi créer une association?
L'histoire du statut d'association en France est passionnante et remonte Ă la fin du 18Ăšme siĂšcle. Cependant, il est d'usage de s'intĂ©resser principalement Ă la loi de 1901 dans la mesure oĂč elle vient poser que l'association confĂšre Ă un groupe dâindividus la possibilitĂ© de sâassocier, sans aucune autorisation prĂ©alable.
Voici ses principaux avantages :
- Cadre lĂ©gal simplifiĂ© : une simple dĂ©claration en prĂ©fecture suffit pour obtenir la personnalitĂ© juridique de lâassociation,
- Souplesse de la gouvernance : les membres-fondateurs rĂ©digent eux-mĂȘmes les statuts de lâorganisation,
- Transparence et crĂ©dibilitĂ© : un projet collectif reconnu par lâadministration est vouĂ© Ă rassurer ses partenaires et financeurs.
Les grandes familles d'associations en France
La France compte approximativement 1,3 million dâassociations actives.
Quelles sont les grandes catégories d'associations qui occupent l'espace ?
Pour prĂšs de 25% d'entre elles, il sâagit dâassociations qui relĂšvent du domaine du sport ; 20% de la culture et des spectacles ; 19% des loisirs. Ces associations sont qualifiĂ©es d'associations spĂ©cifiques.
Ă cĂŽtĂ© de celles-ci, on trouve les associations dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral qui reprĂ©sentent 25% des structures associatives actives et dont les missions concernent la dĂ©fense de causes, de droits, lâaction sociale ou dâintĂ©rĂȘts.
Les associations spécifiques
Quand bien mĂȘme elles paraitraient plus triviales, elles n'en demeurent pas moins essentielles dans le cadre du renforcement du lien social au niveau local.
Elles revĂȘtent les caractĂ©ristiques suivantes :
- Les adhĂ©rents doivent ĂȘtre clairement identifiĂ©s au moyen d'une licence,
- Elles bénéficient de ressources comme les cotisations des adhérents, les subventions des collectivités locales ou encore le sponsoring,
- Elles ne sont pas forcĂ©ment dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral car elles bĂ©nĂ©ficient en premier lieu Ă leurs membres.
Les associations dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral
Celles-ci ont une mission qui dĂ©passe le simple intĂ©rĂȘt de leurs licenciĂ©s.
Elles poursuivent lâutilitĂ© sociale ou humanitaire au-delĂ des membres qui les composent.
Ce faisant, le législateur leur offre des bénéfices et les astreint à des contraintes plus lourdes que les associations vues précédemment.
- BĂ©nĂ©fices : elles peuvent collecter des dons ouvrant droit Ă une rĂ©duction dâimpĂŽt.
- Contraintes : elles doivent respecter un certain nombre de critÚres sans possibilité d'y déroger.
Focus sur l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral
Aussi surprenant qu'il puisse paraitre, c'est le Code GĂ©nĂ©ral des ImpĂŽts (CGI) qui vient dĂ©finir lĂ©galement la notion d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral en son article 200 et 238bis.
Il pose trois critĂšres :
- Ne pas fonctionner au profit dâun cercle restreint : la population visĂ©e doit ĂȘtre large (territoire, Ăąge, situation sociale, etcâŠ).
- Exercer une activitĂ© majoritaire non lucrative : Si celle-ci vend des biens ou services, les prix doivent ĂȘtre modĂ©rĂ©s et servir la mission.
- Avoir une gestion dĂ©sintĂ©ressĂ©e: la rĂ©munĂ©ration des dirigeants est encadrĂ©e et ceux-ci ne doivent pas ĂȘtre intĂ©ressĂ©s aux rĂ©sultats.
En contrepartie, il offre deux bénéfices :
- Percevoir des dons et émettre des reçus fiscaux offrant aux particuliers des réductions d'impÎts comprises entre 66% et 75% du montant versé.
- Accéder à un cercle élargi de mécÚnes et fondations.
Conclusion
Connaßtre les fondamentaux du statut d'association est un premier niveau d'appréciation de ce statut juridique.
Pour aller plus loin, n'hésitez pas à consulter l'un des articles suivants.
- Zoom sur les lois 1901, 1905 et 1908 : différences territoriales et conséquences pratiques pour les donateurs.
- La reconnaissance dâutilitĂ© publique (RUP): conditions dâobtention, les Ă©tapes, les avantages et obligations.